Et vous,
abandonneriez-vous
vos enfants

après leur majorité ?

En France, 370 000 enfants et jeunes sont sous la protection de l’Aide sociale à l’Enfance mais, après leur majorité, beaucoup se retrouvent sans protection, ne bénéficiant pas tous·tes d’un accompagnement provisoire jeune majeur.

La nature et la durée de cet accompagnement sont insuffisantes pour garantir l’insertion des jeunes dans la société. Il dépend de conditions complexes, parfois arbitraires selon les départements et s’arrête au mieux légalement à 21 ans. Il leur est demandé de devenir autonomes bien avant les jeunes de leur âge, alors même qu’ils et elles ont moins de ressources et font face à de nombreuses difficultés : rupture brutale des liens éducatifs, recherche d’une voie professionnelle et d’un logement, manque de ressources financières. Beaucoup tombent dans la précarité : 1 personne sans domicile fixe sur 4 est un·e ancien·ne enfant placé·e1.

NOS
PROPOSITIONS

VOTRE
MOBILISATION

Pour que plus un·e seul·e jeune placé·e en protection de l’enfance ne se retrouve livré·e à lui ou elle-même après sa majorité, Repairs!, avec le soutien de Cause Majeur! et des Oubliés de la République, demande :

VOTRE
MOBILISATION

Aidez-nous à interpeller les membres du gouvernement pour que plus aucun·e jeune vulnérable ne soit abandonné·e après leur majorité !

Madame la Première Ministre, nous vous demandons de mettre en place d’un projet d’accompagnement vers l’âge adulte pour chaque jeune majeur·e, à travers un engagement financier plus important de l’Etat envers les départements.

Le budget 2024 de l’Etat français sera adopté à l’automne par le Parlement : le financement de la loi « Protection des Enfants » nécessite d’être renforcé, notamment sur le volet jeunes majeur·e·s, afin que les mesures proposées soient réellement effectives.

Sans financement dédié et fléché, la réalité des jeunes majeur·e·s en situation de vulnérabilité restera trop précaire.

Partagez nos propositions à
Madame Elisabeth Borne sur X
(anciennement Twitter)
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La sortie de l’Aide Sociale à l’Enfance

des chiffres alarmants !

19 ans

c’est l’âge moyen auquel les jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance sont forcé·e·s à prendre leur autonomie, alors qu’en général, les jeunes ne s’émancipent du « nid parental » qu’autour de 24 ans2.

70% des jeunes

sorti·e·s de l’Aide Sociale à l’Enfance n’ont aucun diplôme. Et du fait de leur autonomie précoce et forcée, leurs ressources affectives, matérielles, ou économiques sont insuffisantes3.

19 %

des pupilles de l’État4 se sont retrouvé·e·s en 2020 sans aucun accompagnement à leur majorité.

1 milliard d’euros

c’est le montant nécessaire que l’Etat doit investir en complément pour permettre à chaque jeune protégé·e d’être accompagné·e par l’ASE après sa majorité jusqu’à être pleinement inséré·e dans la société

TÉMOIGNAGES

Marie :

J’ai été placée de mes 7 à 18 ans. J’ai connu vingt-et-un changements de lieu de placement sur cette période. A ma majorité, j’ai obtenu un soutien Accompagnement Provisoire Jeune Majeur (APJM) pendant un an. Cet accompagnement éducatif, matériel et financier a été rompu à mes 19 ans car mes éducateurs étaient en désaccord sur mes projets scolaires, ils ne voulaient pas que je passe un bac général.

Sans ressources, je suis retournée chez ma mère. Elle n’a pas pu me garder plus de quelques jours car elle a des soucis de santé mentale. Je me suis alors retrouvée à la rue.

J’ai dû me prostituer pour trouver où dormir et subvenir à mes besoins. Le passage à l’âge adulte sans soutien a été très compliqué : gérer ses papiers, trouver et garder un logement, prendre soin de moi-même en termes de santé (je suis en situation de handicap) et d’hygiène m’était très difficile.

C’était compliqué de prendre rendez-vous et d’y aller toute seule. Les éducateurs m’accompagnaient sur mes démarches et du jour au lendemain c’était fini. J’ai délaissé l’aspect santé (psy, médecin traitant…) même quand je n’allais pas bien. Ce qui était le plus dur, c’était de ne plus avoir d’éducateur à qui parler, car ils sont nos roues de secours si on a une galère. »

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Kobe :

« J’ai connu un placement de mes premiers mois à mes 21 ans. A ma majorité, j’ai été suivi via la demande d’Accompagnement Provisoire Jeune Majeur (APJM) que j’avais formulé et qui été acceptée pour une durée de 6 mois à condition que je sois psychiatrisé de manière intensive, sans motif. On m’avait dit « C’est la seule possibilité qui se présente à toi ».

Les prolongations de ce premier contrat d’accompagnement s’effectuaient systématiquement sur une durée de 3 mois éventuellement renouvelable alors même que je poursuivais des études supérieures en licence contre l’avis de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). La garantie d’être hébergé, soutenu d’un point de vue éducatif et d’avoir de quoi manger était donc remise en cause régulièrement. Ceci a créé la sensation de vivre au jour le jour, le sentiment d’être en marge, du stress, de l’instabilité, une pression… A 21 ans, le soutien de l’ASE s’est arrêté et je me suis senti abandonné. Je n’ai pas suffisamment été préparé à la sortie. Dans l’année, je me suis retrouvé à la rue, je n’avais pas de quoi manger et m’habiller, j’étais isolé. Je n’avais personne à qui m’adresser pour être conseillé sur mes droits. Gérer seul mes démarches administratives a été compliqué à tel point que je ne peux toujours pas accéder à l’assurance maladie aujourd’hui. Une prolongation de mon accompagnement au-delà de 21 ans m’aurait sécurisé en m’amenant plus de stabilité. Aujourd’hui, malgré les difficultés, je suis jeune diplômé d’un master d’Histoire à la Sorbonne.»

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Sources :